Résumé de la conférence de M. Quentin VERNE, créateur du subtil gin genevois LVX, du 9 décembre 2021.

Esprit local : le Gin dans tous ses états.

On associe le gin à l’Angleterre mais en réalité ce ne sont pas les Anglais qui ont inventé ce spiritueux. A l’origine cette boisson provient des Pays-Bas qui ont commencé à produire une eau-de-vie de genièvre qu’ils ont appelé Genever. On attribue souvent son invention au médecin Franciscus Sylvius. A la base c’est donc un alcool médicinal. De là, il s’est répandu notamment en Angleterre. Le commerce du Genever a eu lieu jusqu’en 1688, lorsque le roi d’Angleterre de l’époque a décidé de fortement taxer l’importation d’eaux-de-vie étrangères.

C’est à ce moment-là que des distillateurs anglais se sont mis à produire un alcool similaire qu’ils ont baptisé Gin. Bénéficiant de taxes réduites, il est devenu très populaire en Angleterre. Malheureusement, la qualité s’est dégradée et cet alcool est aussi devenu à ce moment un fléau, un moyen privilégié pour oublier des conditions de vie difficiles. Les choses sont rentrées progressivement dans l’ordre vers la fin du 18e siècle. Le gin est alors devenu une boisson plus noble. Il se veut plus léger et raffiné que le genever hollandais. Au début du 19e siècle, l’eau tonique était alors utilisée pour lutter contre la malaria. Cette eau, contenant de la quinine, était très amère. Elle fut alors mélangée au gin pour la rendre plus facile à consommer : le gin-tonic était né ! Le London dry gin tel que nous le connaissons aujourd’hui a fait son apparition vers la fin du 19e siècle.  Le gin est obtenu par distillation de farines et seigle et maïs fermentés puis redistillé après l’ajout des aromates : baies de genièvre essentiellement mais aussi la coriandre, le fenouil, le cumin, la réglisse, l’anis, des écorces d’oranges, d’amandes, etc. selon les marques et leurs recettes. Depuis une dizaine d’année, le gin est revenu à la mode, notamment grâce aux cocktails. On trouve même du gin très aromatisé qui peut parfois être vieilli en fûts de chêne ayant contenu du xérès, ce qui lui confère une teinte jaune paille (Yellow Gin).

Alors qu’il est actif dans le monde de la finance, Quentin Verne se découvre une passion pour cet alcool après avoir regardé un documentaire sur le gin à la télévision. Avec son colocataire il aménage le sous-sol de la maison en distillerie. C’est le début de l’aventure LVX Spirits avec pour but de créer des spiritueux hors du commun qui ont leur place dans toutes les occasions, et peuvent être appréciés tant par les connaisseurs que par le grand public. Le nom de l’entreprise vient de la devise séculaire de la République de Genève, POST TENEBRAS LVX – Après les ténèbres la lumière.

En 2018, un distillateur lui apprend la technique, qu’il va encore perfectionner avec des cours à Changins. Depuis le lancement de sa marque en 2019, le succès est au rendez-vous et les ventes s’envolent. Un bar, La Distillerie, est ouvert à Genève où il propose des cours et offre aux amateurs la possibilité de créer leur gin. Le client choisit les plantes, il distille et il peut repartir avec sa bouteille. Attaché aux notions de qualité et d’indépendance, ses produits artisanaux sont le résultat d’un travail méticuleux. Ainsi, la société dispose d’un appareil de distillation à froid qui protège mieux les plantes fragiles. Cela permet de découvrir des arômes inédits. Les bouteilles sont aussi en vente dans divers magasins comme Manor ou Globus.

Site internet : https://lvxspirits.ch/fr

Résumé : Luigino Canal

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