Résumé de la conférence de M. Michael DRIEBERG, directeur Live Music Production

Les nouveaux défis à relever par les organisateurs de spectacles

Avec des mégas productions comme le concert de Soprano au stade de la Pontaise à Lausanne, le cirque du Soleil à Genève ou encore la superstar Mylène Farmer, Live Music Production (LMP) fait partie des sociétés leaders du divertissement privé en Suisse romande. En 2019, ce marché était en pleine explosion dans le monde avec des budgets parfois faramineux. Pour le cirque du Soleil à Genève c’est 10 millions, alors qu’un festival nécessite, selon sa taille, un investissement entre 1 et 3 millions par jour. Puis, début 2020, du jour au lendemain, tout s’est arrêté d’un coup à cause de la pandémie. Beaucoup de sociétés se sont retrouvées dans une impasse avec des milliers de billets vendus mais des spectacles annulés. Chez LMP nous avions environ 200 000 billets dans la nature ! Nous n’avions ni réponses, ni solutions.

Néanmoins je suis resté optimiste, je savais qu’un jour cela repartirait.
En février 2022, la réouverture est là. Restait l’inconnue de la réaction du public.
Elle a été exceptionnelle. Chez LMP quasiment personne n’a demandé le remboursement de son billet et les réservations pour les spectacles ont explosé. Nous vendons plus de places actuellement qu’avant la pandémie. Mais la période est compliquée pour les organisateurs. Ils doivent faire face à une surabondance de l’offre, trois ans de spectacles se déroulent sur une seule saison, et à une explosion des coûts de production de 20 à 50%. Des fournisseurs ont fait faillite et ceux qui ont survécu profitent de la situation. Le prix de l’énergie est en forte hausse, certaines dispositions légales et contrôles tatillons des autorités ne facilitent pas notre travail.
Ainsi, le salaire minimum de 23 francs de l’heure à Genève pèse sur les budgets. Nous devons payer le même salaire à la personne qui garde le vestiaire qu’au technicien. La nouvelle réglementation sur l’impôt à la source sur les artistes est surréaliste et nous allons l’attaquer en justice. Sans oublier le problème des annulations par des artistes malades et les incertitudes à moyen terme face à la possible émergence de nouveaux variants.
Enfin, le marché noir est une plaie pour les organisateurs d’événements culturels ou sportifs. Malgré de nombreuses plaintes, la Suisse, contrairement aux autres pays européens, refuse de légiférer au nom de la liberté de commerce.

Résultat, des sites comme Viagogo multiplient par 3 ou 4 le prix de base des billets et les vendent à des clients qui croient que c’est le prix normal. Cette firme ne fait que spéculer sur les billets qu’elle achète et revend au prix fort, sans aucune valeur ajoutée. Ils investissent beaucoup dans l’achat d’emplacements publicitaires auprès de Google et sont en conséquence très bien référencés. Leur nom sort souvent au- dessus de celui du vendeur officiel de billets. J’ai rencontré un spectateur qui avait payé son billet 250 francs chez Viagogo, alors qu’il restait des places libres à 80 francs.

Face à toutes ces contraintes, notre avenir n’est pas un long fleuve tranquille mais la passion est toujours présente et nous trouverons les solutions innovantes pour poursuivre cette belle aventure.

 

Résumé: Luigino Canal

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