Résumé de la conférence de Monsieur Yves Gerber
Déjeuner-débat MCEI Genève

Enjeux et perspectives de l’électromobilité

Les mots «auto» et «mobile» coexisteront  encore pendant de nombreuses années.

La tendance évolue déjà vers une mobilité durable. Elle sera de plus en plus propre, et aussi plus abordable et performante. La mobilité individuelle sera décarbonée, connectée, automatisée et de plus en plus partagée.

Dans ce contexte, le TCS continuera de fournir son expertise et ses services.

Nos patrouilleurs sont formés à intervenir sur des véhicules électriques depuis 2000 et disposent d’un super chargeur.

Globalement, 50% des pannes sont dues à un problème de batterie.

Dans les grandes villes, nos collaborateurs interviennent aussi avec des ebike cargo qui sont très efficaces pour se déplacer au centre-ville. Ce type de véhicule permet également aux citoyens de faire leurs courses sans soucis.

La population utilise de plus en plus d’autres modes de transport que la voiture thermique.

Le TCS, qui est une association à but non lucratif, s’adapte donc aux besoins de ses membres et à l’évolution de la mobilité. Ainsi, nous proposons l’installation de bornes de recharge à domicile et des tests de scooters ou de voitures électriques.

Il ne faut pas être dogmatique mais il faut soutenir le changement.

La transition ne va pas se faire d’un coup. La réalité d’un citadin n’est pas la même que celle d’un habitant de la campagne.

Il s’agit de penser les solutions selon l’évolution des moyens de transport, avec une approche multimodale et intermodale (utiliser plusieurs modes de transport pour aller d’un point A à un point B).

D’ici fin 2025, on estime que 50% des ventes seront des véhicules rechargeables.

Un changement dont il faudra tenir compte pour assurer le financement du fond destiné aux développements des infrastructures routières, car pour l’heure les voitures électriques n’y contribuent pas.

Il faut mettre en place un «mobility pricing» pour que tous les usagers participent au financement.

La mobilité du futur se gèrera via son smartphone, avec des réservations digitales selon ses besoins.

Il ne sera plus nécessaire d’acquérir une voiture, même si actuellement seul 2% des membres du TCS possèdent un abonnement Mobility, qui propose des véhicules à la demande.

En 2021, on recensait 22,5% de voitures neuves équipées d’une prise électrique.  Aujourd’hui, 58% des Suisses déclarent avoir l’intention d’acheter à l’avenir un véhicule électrifié.

La tendance est là, l’offre des constructeurs augmente constamment et en Europe la décarbonation est en route. Certaines villes, comme Genève ou Lausanne, souhaitent limiter au maximum la voiture à moteur thermique. Parfois des objectifs irréalisables sont avancés pour inciter les gens à changer leur comportement.

Il faut rester réaliste, tenir compte des besoins et éviter les réponses trop simples. Ainsi, l’empreinte carbone d’une petite voiture à essence est plus faible que celle d’une voiture hybride équivalente dans certains cas.

La législation doit aussi être adaptée. A Genève, l’impôt auto, basé sur le poids et la puissance, est obsolète et le canton oublie d’accompagner la population dans les changements, par exemple en facilitant l’installation de prises électriques dans les immeubles locatifs ou les ppe.

La voiture électrique n’est que la moins mauvaise solution en permettant de réduire son empreinte carbone de moitié, sinon il faudra envisager une décroissance de la mobilité.

Pour satisfaire la demande future, la Suisse va devoir développer un mix énergétique avec du solaire et de l’éolien. Une réflexion globale, qui prenne en compte tous les paramètres est indispensable.

Ainsi, pour la plupart d’entre-nous, 90% du temps notre voiture ne bouge pas.

Des solutions sont en cours pour que durant ces périodes la batterie du véhicule restitue l’électricité qu’elle n’utilise pas au réseau.

 

(Résumé : Luigino Canal)

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